Fin 1ère étape Tsjoen et Cols, leaders autoritaires Température en dessous de zéro degré, mais ciel bleu et grand soleil, on se serait cru au Monte-Carlo, ce matin, au moment où les 101 concurrents s’élancèrent pour cette 47ème édition des Boucles de Spa. Le champion de Belgique Pieter Tsjoen ne se laissait toutefois pas surprendre à froid et réalisait d’emblée le premier scratch. Assumant parfaitement son rôle de grand favori, le pilote Toyota allait accumuler tout au long de cette première journée les meilleurs temps sans donner l’impression de forcer ni son talent ni sa mécanique. Quinze sur seize, difficile de faire beaucoup mieux pour le Flandrien qui entamera demain matin (pour autant qu’il n’oublie pas le changement d’heure !) sa promenade dominicale avec une confortable avance de plus de trois minutes (3’17 exactement) sur son plus proche poursuivant. « Avec les cinq points que je prends déjà aujourd’hui, je suis assuré, quoi qu’il arrive, de repartir de Spa en tête du championnat, » s’exclamait Pieter. « Je ne vais pas pouvoir assurer demain car on remet quelque part les compteurs à zéro. Et je veux tout gagner. Le samedi, le dimanche et le cumul des deux étapes. » Derrière l’incontestable leader, le premier accessit revenait facilement à Bernard Munster avant que le moteur de sa Subaru ne refuse tout service dans l’avant-dernière spéciale du jour, ce dont profitait le modeste Hollandais Wevers, pas trop à son affaire sur les spéciales glissantes de la région spadoise, pour hisser la seconde Corolla WRC à la deuxième place, quatre secondes seulement devant le jeune quinquagénaire Jean-Pierre Van de Wauwer, bien décidé à récupérer la place perdue dans l’ultime tronçon de nuit suite à un souci de cardan. « J’ai d’abord cassé la boîte de transfert lors du passage précédant, mais les mécaniciens du team Bijvelds l’ont changée en 15’. J’ai eu de la chance de connaître mes problèmes à chaque fois dans la dernière spéciale de la boucle» se réjouissait le pilote de la Mitsubishi Lancer Evo6 Groupe A. « A la régulière, on est plus rapides que le Hollandais.» Derrière, malgré une première boucle un peu trop prudente, un Bruyneel bien inspiré hissait sa Toyota Celica GT-Four au 5ème rang, dans le sillage du leader autoritaire de la catégorie Super 1600, Larry Cols, à 18 secondes seulement du podium absolu. Réveillé du bon pied droit, le Verviétois montrait directement au numéro 1 Bruno Thiry qu’il n’était pas décidé à le laisser jouer avec sa Renault Clio. A la fois spectaculaire et efficace, Didi Jr achevait une première étape sans le moindre souci dans un confortable fauteuil, l’écart avec la Citroën Saxo du champion d’Europe s’élevant désormais à 1.13. Comme au général, il n’y a pas match en Super 1600 où Casier (Fiat), Duez (VW Polo) et Collard (Citroën Saxo) pointent à plus de 4’ du régional de l’étape. Trois hommes avec lesquels rivalisait en début de course un toujours excellent Pascal Gaban avant que la pompe à huile de sa Skoda Felicia Kit Car ne rende l’âme (le team Listrez faisait le maximum pour qu’il puisse repartir dimanche), la place de première traction avant non Super 1600 revenant à la Renault Clio de Kris Princen faisant honneur à son titre d’ancien vainqueur de l’épreuve en n’achevant cette étape qu’à une petite seconde de Collard ! En Groupe N, un court instant devancé par le Hollandais Bijvelds (trahi par la boîte de son Evo7 en fin de 2ème boucle), Xavier Bouche devait toujours surveiller le retour d’un Chris Van Woensel ne s’avouant toujours pas vaincu. Trente-deux secondes séparaient les deux ténors d’une catégorie Production où le podium était provisoirement complété par un Bob Colsoul en grande forme, malheureusement pénalisé de 50’’ après que son équipier ait égaré son carnet de pointage. Sans cela, Van Woensel ne serait reparti demain qu’avec le plus petit écart d’avance la 3ème Evo7. Une première étape encore marquée par les sorties de route de la Porsche de Guillemin (ES1) et de la Subaru de Deferm (ES3), ainsi que les abandons de Chicherit (roue arrachée), Van Parijs (transmission suite touchette ES5) et Radoux (roue arrachée). Enfin, notons que la star (en dehors des spéciales !) Jean-Pascal a dû mordre sur sa chique pour achever cette journée. Le plus populaire de tous les équipages poursuivait doucement son petit bonhomme de chemin à un rythme assurant à Jipé de ne pas commettre un dérapage qu’il ne saurait contrôler. « Quel truc de fou ! J’ai souffert, surtout au dos, » confiait un agitateur ne laissant personne indifférent sur son passage. « Pour l’instant, je respecte parfaitement l’objectif fixé. Je suis toujours là. Et pas dernier. Maintenant, je suis mort crevé. Je mange et dodo. Ma femme ne va pas être contente…» Ils ont abandonné mais repartiront demain Parmi la grosse trentaine de concurrents contraints à l’abandon, une vingtaine ont signifié leur intention, comme leur permet le nouveau règlement du championnat de Belgique, de repartir demain matin. Nous devrions ainsi avoir le plaisir de revoir – pour autant qu’il repasse un contrôle technique une heure avant le départ - notamment Radoux, Gaban, Deferm, Guillemin, Van Lancker et Chicherit. Du côté de Bernard Munster par contre, on se disait plutôt pessimiste. Le classement à l’issue de la première étape : 1. Tsjoen-Chevaillier (Toyota Corolla WRC) en 1h28.50 ; 2. Wevers-Michiel (P-B/Toyota Corolla WRC) à 3.17 ; 3. Van de Wauwer-Rasdolsky (Mitsubishi Lancer Evo6) à 3.21 ; 4. Cols-Godde (Renault Clio S16) à 3.39 (1ers Super 1600) ; 5. Bruyneel-Meert (Toyota Celica GT-Four) à 4.06 ; 6. Thiry-Gilsoul (Citroën Saxo S16) à 4.52 ; 7. Bouche-Bourguignon (Mitsubishi Lancer Evo7) à 5.05 (1ers Gr.N) ; 8. Van Woensel-Mertens (Mitsubishi Lancer Evo7) à 5.37 ; 9. Colsoul-Jamoul (Mitsubishi Lancer Evo7) à 6.28; 10. Bodson-Dejalle (Audi S2) à 6.38