Pierre Delettre : « Spectacle et sécurité » Pierre, que vous inspire le plateau de cette 47ème édition des Boucles de Spa Alphonse Delettre ? « Nous sommes d’abord très satisfaits d’avoir dépassé les cent engagements (107 exactement) alors que, contrairement à l’an dernier, les formules de promotion Ford et Citroën sont absentes, ce qui nous prive d’une petite trentaine d’autos. Cela prouve que le rallye se porte bien. La qualité est également au rendez-vous du côté des pilotes avec le retour de noms emblématiques et charismatiques comme Thiry, Duez, Verreydt, Van de Wauwer ou Gaban. Ce sont toujours eux qui font déplacer les foules et cela fait certainement 7 ou 8 ans que l’on n’avait plus réuni une telle affiche. Bien sûr, il n’y a pas 20 WRC. Il manque Snijers et Loix sur une bonne Subaru pour donner la réplique aux Toyota. Mais le public vient plus pour les hommes que pour les machines. Je suis certain que le spectacle sera à la hauteur. Et puis, pour les non passionnés, il y aura aussi l’effet Jean-Pascal. » Une fois encore, vous avez considérablement remanié votre parcours avec moins de spéciales différentes mais plus de boucles. Pourquoi avoir abandonné des étapes comme Clémentine, Wanne, Bodeux, Ster ou Francorchamps ? « Pour les deux dernières spéciales citées, vous connaissez la raison et nous avons préféré ne prendre aucun risque de devoir amputer l’épreuve en dernière minute suite aux menaces du bourgmestre de la ville de Stavelot pour une affaire ne concernant pas l’Union Mécanisée. Pour le reste, il a fallu opérer un choix. Suite à l’abandon volontaire de notre coefficient européen, nous pouvions parcourir les mêmes spéciales un aussi grand nombre de fois que souhaité. Et nous avons donc jugé préférable de raccourcir notre parcours même si le kilométrage total est de 40 km plus élevé que l’an dernier. Et cela pour diverses raisons : la première est de remédier aux problèmes d’effectifs rencontrés l’an dernier avec plusieurs spéciales annulées fautes de commissaires en nombre suffisant. Il est de plus en plus difficile aujourd’hui de trouver du personnel. Un tracé plus concentré limite également les nuisances pour les riverains, les reconnaissances et les frais d’organisation. Enfin, offrir 7 passages en deux jours à un même endroit, 15 à la Redoute où l’on proposera une étape-show le samedi où les concurrents effectueront à chaque fois trois tours, a complètement remotivé les associations locales s’occupant des entrées et des buvettes. Et a généré quelques idées chez certains importateurs. Pourquoi en effet ne prévoir une structure d’accueil qu’au parc d’assistance et pas en bord de spéciale ? » Suite à l’accident du Condroz et en prévision des débordements que pourrait occasionner la présence au départ de Jipé, avez vous prévu des mesures de sécurité supplémentaires ? « Tout à fait. Tout d’abord, comme déjà dit plus haut, la réduction du parcours nous permettra de mieux le contrôler et de ne pas être en manque d’effectif. Ensuite, comme à Ypres et contrairement au Condroz, nous appliquons depuis l’an dernier déjà le système de zone de sécurité de 10 mètres. Ensuite, nous avons engagé spécialement des maîtres-chiens qui seront à bord de la triple zéro passant 20 minutes avant la première voiture. Ces agents de sécurité et leurs toutous entraînés pour la F1 descendront pour faire respecter l’ordre aux endroits où il y aurait des risques de débordements ou des spectateurs récalcitrants. Enfin, l’ex-équipier Georges Van Oosten sera à bord de l’hélicoptère qui survolera le parcours et invitera les gens mal placés à se bouger. Et s’ils n’obtempèrent pas, on n’hésitera pas à annuler. Présenté au ministère, notre plan de sécurité a reçu les plus grandes félicitations. On nous a dit qu’il pourrait servir d’exemple en la matière.» Après une année d’exil aux portes de la ville d’eau et des rumeurs de décentralisation à Stavelot ou Francorchamps, les Boucles sont de retour au cœur de Spa. « Tout à fait et jusqu’à présent, même si je crains quelques problèmes de circulation et de parking centre-ville, même s’il n’a plus été possible de créer un véritable parc d’assistance, je m’en réjouis. Le podium et le regroup dans les jardins du nouveau casino, cela a tout de même de la gueule. C’est bon pour le prestige de l’épreuve. Et tout cela, on le doit au premier échevin et échevin des sports Charles Gardier qui s’est battu pour nous et que je voudrais remercier au passage. La nouvelle ville de Spa officiellement inaugurée le jeudi avant le rallye a changé de look. S’il y a du soleil, ce sera vraiment fort sympa. »