Le secret des 47èmes Boucles de Spa Alphonse Delettre Après des mois de doutes et de rumeurs pas toutes fondées, Pierre Delettre a l’immense plaisir de vous confirmer qu’il sera bien, en tant qu’organisateur, à la tête de la 47ème édition des Boucles de Spa Alphonse Delettre qui se disputeront les 27 et 28 mars prochains. « Je dois avouer que l’été dernier j’ai été en proie au découragement et j’ai effectivement songé tout arrêter, » confie l’Ardennais pure souche. « Il est de plus en plus difficile aujourd’hui d’organiser des rallyes en Belgique. Et je ne parle pas que d’un point de vue financier. On est pas ou peu aidé. Et quoi que l’on fasse, on est toujours critiqué. Enfin, passé ce moment de faiblesse, j’ai retrouvé au sein de mon club, l’Union Mécanisée de Spa, et grâce aux nombreuses marques de soutien et de sympathie, la motivation pour continuer. Et je suis heureux d’avoir pris la décision de poursuivre car même si désormais il est plus gratifiant, plus rentable et nettement plus facile de mettre sur pied des courses en circuit, les Boucles me tiennent à cœur. Cela fait partie du patrimoine familial des Delettre. » Abandon du coefficient européen Et comme les traditions, cela se respecte, les Boucles 2004 resteront bel et bien à Spa avec un podium et un parc de regroupement situés dans les Jardins du Casino et une zone d’assistance étendue dans toute la ville d’eau, les teams et pilotes de pointe ayant les honneurs de la place de l’hôtel de ville. « On a voulu garder nos racines, » poursuit le digne héritier des Routes Blanches qui, par contre, a renoncé au coefficient européen lui étant jadis si cher. «Plusieurs raisons ont motivé ce choix. La première est l’évolution du championnat d’Europe désormais réservé uniquement aux épreuves à coefficient 20. Avec notre coefficient 5, nous n’entrions plus en ligne de compte que pour le Trophée d’une zone européenne. Autrement dit, rien du tout. Ensuite, il fallait payer des droits de calendrier très élevés et tous les frais des inspecteurs. Mais surtout, la FIA a décidé, à partir de 2004, d’interdire les WRC et les 4x4 Groupe A au niveau européen. Or je pense que le public belge qui n’a pas l’occasion de suivre les manches du mondial reste plus attiré par les grosses autos. Avec des WRC, 4x4 Gr.A, Gr.R, Gr.F et N-GT Parmi les trois anciens grands, nous serons donc les seuls à proposer un plateau complet, avec la première manche du championnat Super 1600, les Groupe N, mais aussi les WRC et autres Groupe A comme la Subaru de Munster ou l’Audi de Bodson. En renonçant au très symbolique label européen, nous pourrons également accueillir les Groupe R (et son équivalent français le Groupe F) avec le retour de spectaculaires propulsions comme les M3, Porsche ou Escort, mais aussi la toute nouvelle catégorie promue par le RACB, le N-GT qui j’espère nous offrira l’une ou l’autre belle première en rallye. Sans compter que le kilométrage de notre épreuve a dès lors pu être augmenté de 25%, avec 269 km de spéciales (27 ES) au lieu des 210 de 2003» Autre avantage, les pilotes pourront désormais à nouveau sillonner la même spéciale à plus de trois reprises ce qui va dans le sens privilégié cette année par Pierre Delettre. « Pour éviter les problèmes rencontrés l’an dernier avec un manque de commissaires tout en augmentant la sécurité, nous nous limiterons à quatre spéciales par jour à parcourir quatre fois, une seule étape (celle de Ster) étant 100% différente le dimanche. Il y aura donc entre 4 et 7 passages partout ce qui remotivera en outre les ASBL s’occupant des entrées et des buvettes. Ce nouveau concept plus condensé proche du mondial permettra en plus de limiter les reconnaissances (et donc les nuisances) à une soixantaine de kilomètres de spéciales. » Spéciale 100% secrète à Francrochamps Des recos d’autant plus limitées que la spéciale de Francorchamps à parcourir non moins de six fois restera secrète jusqu’au moment… du départ ! « C’est la grande nouveauté, » s’exclame fièrement le G.O. « Et contrairement à la Clémentine jadis, nous devrions pouvoir faire respecter ce secret puisqu’elle se disputera dans un site privé, clôturé et que de toute manière il existe pas mal de possibilités de tracés. Or nous sommes les seuls à connaître le bon. Le RACB nous a donné l’autorisation d’effectuer le premier passage en course avec un fléchage comme au RAC ou dans la Clémentine dans les années 70. Il risque donc d’y avoir pas mal de surprises, tant chez les pilotes que chez les spectateurs. La découverte lors du premier passage vaudra le détour avec quelques frayeurs et tête-à-queue à prévoir. Le sens de l’improvisation jouera un rôle important. » Après cette première de 8,5 km, les concurrents de la 2ème manche du nouveau championnat de Belgique des rallyes (et l’ouverture du très prisé Benelux Trophy) rejoindront Rahier-Chevron (15,3 km) pour une version raccourcie du monument de Stoumont puis rallieront la célèbre Redoute (5,5 km) et Spa-Barisart (9,8 km) pour deux morceaux connus des Boucles. « Le dimanche, on enchaînera avec trois boucles reprenant bien sûr Francorchamps où la sécurité et la visibilité pour le public seront optimales, mais aussi de gros morceaux (environ 80%) des deux plus longues épreuves de la veille rebaptisées Chession-Rahier (12,2 km) et Andrimont-Spa (11,6 km), » explique Jean Caro, directeur de course et responsable du parcours. « Seule la spéciale de Ster, identique à 500m près à 2003, sera complètement nouvelle par rapport à la veille. » En tout, le tracé 2004 comportera 27 spéciales totalisant 268 km chronométrés et accessibles au public pour seulement 20 euros, le prix de la Top Card restant inchangé et tout à fait raisonnable. Les engagements seront ouverts à partir de la fin du mois de janvier. Avec la nouvelle réglementation et les options prises, Pierre Delettre espère dépasser la centaine d’inscrits et refaire de ses Boucles le plus grand rendez-vous rallystique de la saison belge. Bonne à tous et rendez-vous à Spa fin mars.